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Les traumatismes invisibles des migrants retenus centres de rétention administrative (CRA)

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Centres de rétention (CRA) : découvrez leur impact psychologique sur les migrants

et pourquoi ils constituent un véritable enjeu de santé publique.


Introduction : un podcast qui donne à entendre l’enfermement des migrants dans les CRA


La mini-série documentaire Le dernier recours (Arte Radio) nous plonge dans l’univers méconnu des centres de rétention administrative (CRA). On y entend les voix des intervenants de la Cimade, une association créée en 1939 et historiquement engagée pour l’accompagnement des personnes étrangères. Elle est la seule habilitée à entrer dans les CRA pour informer les retenus sur leurs droits et leur apporter un soutien humain et juridique.


Dans cette série, la Cimade explique pourquoi elle a décidé de quitter le CRA du Mesnil-Amelot, en désaccord profond avec les conditions d’enfermement et la politique migratoire actuelle. Cette décision a un poids symbolique : lorsqu’une association de terrain choisit de partir, c’est que la situation est devenue intenable.



Qu’est-ce qu’un CRA ?


Un centre de rétention administrative (CRA) est un lieu où l’État retient des personnes étrangères en situation irrégulière, dans l’attente de leur expulsion du territoire. Contrairement à une prison, les personnes n’y sont pas placées pour avoir commis une infraction pénale, mais en raison d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).



Qui sont les personnes retenues en CRA?


Contrairement aux stéréotypes, la majorité des personnes retenues dans les CRA ne sont pas des délinquants. Beaucoup sont arrivées en France depuis longtemps et y ont construit leur vie :

  • des travailleurs sans papiers, employés dans des secteurs essentiels (bâtiment, restauration, ménage),

  • des parents d’enfants scolarisés,

  • des personnes malades, dont la demande de régularisation pour soins a été refusée,

  • des jeunes majeurs sortant de l’aide sociale à l’enfance.


Ces profils rappellent une réalité : l’enfermement touche avant tout des personnes déjà fragilisées, intégrées pour beaucoup dans la société.



Des conditions en CRA dénoncées comme indécentes et violentes


Les témoignages recueillis par Arte Radio et la Cimade décrivent des conditions de vie indignes :

  • dortoirs glacés sans chauffage,

  • nourriture immangeable,

  • eau contaminée,

  • violences extrêmes, physiques et psychologiques.


Face à cette réalité, la Cimade a décidé de se retirer du CRA du Mesnil-Amelot, expliquant qu’elle ne pouvait plus cautionner, même indirectement, une politique migratoire qu’elle juge inhumaine.



Le CRA comme facteur traumatique

Qu’est-ce qu’un traumatisme ?


Un traumatisme psychique survient lorsqu’un événement dépasse les capacités de l’individu à y faire face. Il peut laisser des séquelles durables : cauchemars, reviviscences, anxiété permanente, hypervigilance.

On parle de trouble de stress post-traumatique (ESPT) lorsque ces symptômes persistent plusieurs semaines/mois et entravent la vie quotidienne.



CRA et ESPT


Les migrants présentent déjà un risque élevé de développer un ESPT : études et méta-analyses estiment que près d’un migrant sur deux peut en souffrir. Beaucoup ont fui la guerre, la violence, ou traversé des routes migratoires périlleuses.


L’enfermement en CRA ravive ou aggrave ce traumatisme. Comme le souligne le psychiatre Jérôme Boutinaud, les adolescents exilés présentent souvent des cauchemars, des ruminations et un sentiment de menace permanente.

Hendi Lingiah parle même d’un “traumatisme de l’intégration” : la rencontre brutale entre une société d’accueil méfiante et des personnes qui cherchent à se reconstruire. Le CRA devient alors un lieu où cette confrontation atteint son paroxysme.



Un enjeu de santé publique


L’impact psychologique des CRA ne concerne pas uniquement les personnes retenues. Il interroge aussi la société dans son ensemble : comment accompagner ces traumatismes ? Comment prévenir leurs répercussions à long terme, tant pour les individus que pour le collectif ?

En d’autres termes, la rétention n’est pas seulement une question juridique : c’est aussi un enjeu de santé publique, car elle génère de la souffrance psychique durable.


Conclusion : écouter, comprendre, agir


La série Le dernier recours nous rappelle que derrière chaque procédure administrative, il y a des vies suspendues et des psychismes blessés. Les CRA ne sont pas seulement des lieux de rétention : ce sont aussi des machines à produire du traumatisme.



Pour aller plus loin sur ce thème


👉 Découvrez ma série de podcast Les Recos Psy, dans La psy, c’est pour les fous!, où je présente des œuvres qui offrent un éclairage psychologique sur des thématiques de société.

👉 Inscrivez-vous à ma newsletter Sustack pour recevoir mes prochains articles et recommandations.

👉 Mon livre La Fleur au fusil : retrouver sa liberté face aux blessures familiales (grâce à la thérapie)



✅ FAQ


Qui peut être placé en centre de rétention administrative (CRA) ?

Toute personne étrangère en situation irrégulière sur le territoire français peut être placée en CRA, dans l’attente de son expulsion. Il ne s’agit pas de délinquants, mais de personnes dont la demande de régularisation a été refusée.


Quelle est la différence entre un CRA et une prison ?

Le CRA n’est pas une prison : il s’agit d’un lieu d’enfermement administratif. Les personnes retenues n’ont pas commis de délit pénal, elles sont simplement visées par une obligation de quitter le territoire français (OQTF).


Quels sont les effets psychologiques de l’enfermement en CRA ?

Le placement en CRA est vécu comme une violence. Il peut entraîner ou aggraver un trouble de stress post-traumatique (ESPT), avec cauchemars, anxiété, reviviscences et un sentiment d’insécurité permanent.


Ressources utiles pour les migrants et leurs proches


Sources


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