Être psy : un métier de cœur et de sens
- Jeanne Coiffard Psychologue

- 14 juil.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 août

Peut-on encore parler de vocation à l’heure où l’on valorise l’équilibre pro/perso, les carrières évolutives et la quête de rentabilité ? Oui, sans hésiter. Les métiers de la relation d’aide – psychologues, infirmiers, éducateurs, travailleurs sociaux – restent, pour beaucoup, des métiers de cœur. Des métiers où l’on ne fait pas seulement “un job”, mais où l’on répond à un appel intérieur. Et cela change tout.
Une vocation humaine et existentielle
Le mot vocation vient du latin vocare, “appeler”. Il désigne une attirance forte pour une activité vécue comme une mission, un engagement profond, presque vital.
Dans l’épisode 8 du podcast La psy, c’est pour les fous !, plusieurs professionnels témoignent de cet élan. Certains ont été touchés très jeunes par la maladie mentale d’un proche, d’autres ont traversé une crise existentielle, vécu une révélation à l’étranger, ou encore grandi dans un environnement familial où l’écoute et le soin étaient omniprésents.
Derrière chaque psychologue, il y a une histoire. Une histoire qui donne sens à son engagement. Comme le dit Bertrand, “on n’est pas psy par erreur”, et souvent, “on veut s’accomplir à travers ce qu’on propose aux autres”. C’est là toute la beauté du métier : un désir d’aider, de comprendre, d’accompagner, mais aussi – et ce n’est pas un gros mot – de se réaliser.
Un métier exigeant, parfois ingrat
Mais attention : métier de cœur ne veut pas dire métier facile. Ce serait même tout le contraire.
Les études sont longues, sélectives, peu rémunérées. L’entrée dans la vie professionnelle est souvent précaire. Les psychologues sont confrontés à la souffrance, à des situations de violence, de désespoir, à une grande solitude professionnelle. Les institutions sont saturées. Les libéraux mal protégés. Les salaires stagnent, les carrières s’essoufflent.
Le rapport Santé mentale des professionnels de santé et du soin de 2022 pointe un taux élevé d’épuisement émotionnel et de détresse psychologique chez les professionnels de l’aide. L’engagement personnel, s’il n’est pas accompagné d’un cadre soutenant, devient un facteur de risque. La vocation, parfois, vacille.
Comme le dit Aurélie dans le podcast : “oui, c’est un beau métier… mais avec beaucoup de ‘mais’.”
Résister, transformer, se relier au sens
Alors, faut-il fuir ces métiers ? Non. Mais il faut cesser de les idéaliser sans reconnaître leur complexité. Ce sont des métiers à la fois beaux et durs. Riches et exigeants. Et surtout, profondément humains.
Ils demandent à être exercés dans de bonnes conditions. Cela suppose de :
travailler sur soi pour rester disponible à l’autre,
poser des limites pour ne pas s’épuiser,
militer collectivement pour améliorer les conditions d’exercice,
et surtout, cultiver le sens. Ce fameux “pourquoi je fais ce métier”, qui reste un socle face aux tempêtes.
À l’heure où de plus en plus de personnes cherchent un “job qui a du sens”, les psys pourraient en dire long. Non pas sur des recettes magiques, mais sur cette réalité : faire un métier de cœur, ce n’est pas toujours facile. Mais c’est infiniment précieux.
🧠 Cet article vous a plu ?
🎧 Écoutez l’épisode complet du podcast La psy, c’est pour les fous! : Épisode 8 – Être psy: un métier de cœur et de sens
📘 Et pour aller plus loin, découvrez mon livre La fleur au fusil : Retrouver sa liberté face aux blessures familiales (grâce à la thérapie) : Lien Amazon
.png)








Commentaires