Le processus thérapeutique : comprendre les étapes d’une transformation intérieure
- Jeanne Coiffard Psychologue

- 8 oct.
- 5 min de lecture

Le processus thérapeutique expliqué simplement :
comprendre les étapes de la thérapie,
la relation au psy et les transformations qu’elle permet
Introduction
Cet article est inspiré du premier épisode de la série Rendez-vous Psy, intitulé Le processus thérapeutique, diffusé dans mon podcast La psy, c’est pour les fous !.Dans cet épisode, j’explore les grandes étapes du cheminement en thérapie, depuis la décision de consulter jusqu’à la transformation intérieure qui peut en découler.
Parce qu’aller voir un psy, ce n’est pas seulement “parler de ses problèmes”. C’est s’engager dans un processus thérapeutique : un travail au long cours, parfois exigeant, souvent bouleversant, toujours porteur de sens.
Qu’est-ce que le processus thérapeutique ?
Le processus thérapeutique désigne l’ensemble des changements psychiques, émotionnels et relationnels qui se produisent au fil d’une thérapie.C’est une dynamique vivante, qui se construit entre deux personnes : le patient et le thérapeute.
Carl Rogers, psychologue humaniste, parlait de “rencontre authentique” : une relation dans laquelle la confiance et l’écoute permettent à la personne de redevenir sujet de sa propre histoire.Freud y voyait “un travail de remémoration, de répétition et d’élaboration”.Aujourd’hui, les approches intégratives y ajoutent la dimension de sécurité émotionnelle : la thérapie comme un espace où l’on peut être pleinement soi, sans peur du jugement.
Comme le dit l’un des participants de l’épisode, la thérapie est souvent vécue comme “une traversée”.
Elle avance au rythme de chacun, parfois calme, parfois mouvementée — mais toujours riche d’apprentissages sur soi.
Pourquoi décide-t-on d’aller consulter ?
La plupart du temps, on ne pousse pas la porte d’un cabinet “par curiosité”.
Le déclic vient d’une souffrance ou d’une impasse : un deuil, une rupture, une anxiété envahissante, un sentiment d’épuisement ou de perte de sens.
Mais la motivation peut aussi être plus subtile : comprendre un schéma relationnel qui se répète, améliorer sa confiance en soi, apaiser un passé douloureux.
Décider d’aller en thérapie, c’est déjà un premier acte de soin. C’est reconnaître que quelque chose mérite d’être écouté.
Comment choisir son psy ?
Il n’existe pas de “bon psy” universel, mais un psy qui vous correspond.
La relation thérapeutique repose avant tout sur la confiance et le sentiment d’être compris.
Quelques repères pour bien choisir :
Se renseigner sur la formation : un psychologue n’est pas un coach ni un psychiatre.
Identifier le courant thérapeutique (approche intégrative, systémique, cognitivo-comportementale, ICV, etc.).
Écouter son ressenti dès les premières séances : se sent-on à l’aise, entendu, respecté ?
Le choix du thérapeute n’est pas qu’une question de compétence, mais aussi de rencontre.
Le rôle clé de l’alliance thérapeutique
La qualité de la relation entre le patient et le thérapeute est l’un des meilleurs prédicteurs d’une thérapie réussie. Cette alliance repose sur trois piliers :
La confiance mutuelle : pouvoir parler sans crainte d’être jugé.
Un cadre sécurisant : confidentialité, régularité, respect.
Des objectifs partagés : comprendre pourquoi on vient et où l’on veut aller.
Dans toutes les approches comme l’ICV (Intégration du Cycle de la Vie), l’alliance thérapeutique crée les conditions d’une réparation en profondeur. C’est ce lien qui permet au patient de revisiter son passé sans se sentir submergé.
Ce que la thérapie permet vraiment
Le processus thérapeutique ne consiste pas à “effacer” la douleur, mais à lui redonner du sens. Au fil des séances, la personne :
développe une meilleure conscience de ses émotions,
comprend les mécanismes qui sous-tendent ses comportements,
apprend à réguler ses réactions face au stress,
retrouve une cohérence entre ce qu’elle ressent, pense et fait.
Les études en psychologie clinique montrent que la thérapie améliore significativement le bien-être émotionnel, l’estime de soi et la qualité des relations (Lambert & Ogles, 2004).
Et surtout, elle redonne un pouvoir d’agir : la possibilité de choisir sa vie plutôt que de la subir.
Le processus thérapeutique vu de l’intérieur : paroles de patients
Les témoignages des patients illustrent une vérité essentielle : la thérapie est un chemin non linéaire. Il y a des avancées, des doutes, des résistances. Et c’est normal. Car la résistance fait partie du processus : elle signale qu’un changement est en train de se produire.
Et après ? La transformation silencieuse
Beaucoup décrivent, à la fin de leur thérapie, un sentiment de “reconnexion à soi”, de "réappropriation de soi". Les symptômes s’apaisent, les relations se transforment, et quelque chose s’ancre : la capacité à se sentir vivant, complet, apaisé.
Cette transformation ne se mesure pas uniquement par la disparition d’un mal-être, mais par la naissance d’un nouveau rapport à soi et aux autres.
Conclusion
Entrer en thérapie, c’est accepter de se regarder en face — pas pour se juger, mais pour se rencontrer. C’est aussi un acte de courage : celui de faire de soi un sujet, et non plus un symptôme.
Le processus thérapeutique n’est pas une ligne droite. C’est une aventure humaine, faite de confiance, de patience, et parfois de larmes. Mais c’est aussi un espace d’espoir : celui où l’on découvre qu’il est possible de se réparer.
🎧 Pour approfondir, je vous invite à écouter l’épisode complet :
Pour aller plus loin
Py, D. (2023). L’envers du divan. Dans la vie de ma psy (illustré par Juliette Mercier). Paris : Leduc Graphic
Py, D. (2024). Le guide pratique de la santé mentale. Paris: Marabout Editions
Besse, J. Podcast & Chaine Youtube
Baup, H. (2023). Comment ca va toi? Larousse Editions.
Ariane Nguyen Association LI-France (ICV): https://www.li-france.com/
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FAQ
Qu’est-ce que le processus thérapeutique ?
C’est l’ensemble des transformations psychiques et émotionnelles qui se produisent au cours d’une thérapie, grâce à la relation entre le patient et le thérapeute.
Combien de temps dure un processus thérapeutique ?
Il n’y a pas de durée fixe. Tout dépend de la problématique, du rythme de la personne et du cadre choisi.
Est-ce que toutes les thérapies suivent le même processus ?
Non. Chaque approche a ses spécificités (psychanalyse, TCC, ICV, systémie…), mais toutes reposent sur une alliance de confiance.
Comment savoir si la thérapie “marche” ?
Quand on se sent plus aligné, plus libre, plus conscient de soi. Le changement ne se voit pas toujours de l’extérieur, mais il se ressent.
Sources
Rogers, C. (1961). Le développement de la personne. Paris : Dunod.
Lambert, M. J., & Ogles, B. M. (2004). The efficacy and effectiveness of psychotherapy.
CN2R (2024). Processus de changement en psychothérapie.
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