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🧠 Pourquoi les psys ne parlent pas d’eux ?

  • Photo du rédacteur: Jeanne Coiffard Psychologue
    Jeanne Coiffard Psychologue
  • 23 avr.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 6 mai




Une exploration entre cadre thérapeutique, transfert… et choix éthique


Lorsqu’on commence une thérapie, une question revient souvent (parfois en silence) :

Mais pourquoi mon psy ne me parle jamais de lui ?


Il/elle sait tout de moi, mais moi je ne sais rien. Est-ce normal ? Est-ce une posture froide ? Une stratégie ? Une règle ?


Ce silence professionnel est en réalité un pilier fondamental de certaines pratiques thérapeutiques, mais il mérite d’être interrogé et nuancé. Car derrière cette posture se cachent des intentions, des limites, mais aussi des évolutions possibles dans la manière d’être psy aujourd’hui.


🧩 Le silence du psy, un pilier du cadre thérapeutique


Dans les approches classiques, notamment en psychanalyse, le thérapeute ne parle pas de lui pour préserver ce qu’on appelle la neutralité bienveillante.

👉 Le cadre est pensé pour être entièrement centré sur le patient, ses émotions, ses projections, ses souvenirs.

👉 Si le psy se raconte, il brouille le cadre, il prend de la place, il contamine le champ du transfert.

« La règle fondamentale de la cure analytique consiste à maintenir une position de réserve, permettant l’émergence du matériel inconscient. » – S. Freud

Le psy devient alors un écran blanc, un support neutre sur lequel le patient peut projeter ses fantasmes, ses blessures, ses modèles intérieurs.

Dans cette optique, le silence est un outil technique, au service du travail du patient — et non un retrait affectif ou une absence d’intérêt.


🧨 La neutralité, une illusion ? Un danger parfois ?


Mais cette posture fait débat. De plus en plus de voix s’élèvent pour questionner ce mythe de la neutralité, et son effet réel sur la relation thérapeutique, notamment dans les situations de vulnérabilité ou de violence.


Comme le soulignent plusieurs auteurs (Paul Israël, Marie-France Dispaux), le psy est un sujet, avec son histoire, ses émotions, ses résonances.


La neutralité totale n’existe pas : ce n’est pas un état, mais une construction qui se négocie à chaque séance.


Dans certains contextes — violences sexuelles, domination systémique, discriminations — garder le silence ou refuser de se positionner peut être vécu par le patient comme un abandon, voire une forme de violence institutionnelle.

🎧 Le podcast Inventer une thérapie féministe (ARTE Radio) en parle très bien : certaines patientes ont eu besoin que leur thérapeute se montre, qu’il ou elle dise "je vous crois", "je suis là", "je vous soutiens".

Parler de soi, ici, devient un acte thérapeutique.


🧭 Une posture à réinventer, avec justesse et conscience

Alors… faut-il parler de soi ou pas quand on est psy ?


Il n’y a pas de règle unique. Tout dépend du cadre, du moment, du patient… et du sens que cela prend.


📌 Parler de soi n’est pas une faute, à condition que ce soit au service du processus thérapeutique, pas du besoin du thérapeute.

📌 Se taire n’est pas une vertu, si cela fige ou bloque le lien thérapeutique.


Certains psys choisissent de parler un peu de leur vécu pour désamorcer une crainte, humaniser la relation, ou réparer une blessure de non-reconnaissance.

D’autres, à l’inverse, s’effacent davantage pour laisser toute la place à la parole du patient.

L’important, c’est de rester conscient de l’impact de ses mots… et de ses silences.


🎙️ Et moi dans tout ça ? Ce silence, je le questionne aussi… dans mon podcast


En tant que psychologue, je me suis souvent retrouvée face à cette tension :

👉 Être professionnelle, mais humaine

👉 Écouter, mais parfois avoir envie de partager des informations personnelles (pour soutenir les propos du patient évidement)

👉 Ne pas parler de moi, mais parfois sentir que ce serait utile


C’est aussi pour ça que j’ai créé mon podcast Éclairage Psy.


Parce qu’écrire La Fleur au Fusil ne suffisait pas. Parce que j’avais encore tant de choses à dire, à transmettre, à déconstruire.


🎧 Dans l’épisode 2 de mon podcast Éclairage Psy, intitulé "La posture du psy", je pose la question du silence et de la neutralité. Je donne la parole à plusieurs personnes — anciens patients et professionnels — qui partagent leurs ressentis :


✨ Vous y entendrez aussi mes propres réflexions de psy qui s’interroge sur la bonne distance, le bon cadre, et le droit d’être humain dans un rôle pourtant très codé.


Et si vous ne l’avez pas encore fait, je vous recommande aussi l’épisode 1, La psy, c’est pour les fous ?, où je reviens sur les stéréotypes autour du métier de psychologue et la perception sociale de la profession.


📍 Envie d’en savoir plus ?

👉 Écoutez l’épisode 1 : La psy, c’est pour les fous ?

📌 Disponible sur toutes les plateformes et sur www.jeannecoiffard.com



 
 
 

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