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Vouvoiement ou tutoiement en thérapie: ce que ça change?

  • Photo du rédacteur: Jeanne Coiffard Psychologue
    Jeanne Coiffard Psychologue
  • 2 mai
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 6 mai



C’est un détail en apparence. Une simple formule de politesse.

Et pourtant… le choix du tutoiement ou du vouvoiement en thérapie n’est jamais anodin.

Il dit quelque chose du cadre, de la relation thérapeutique, et parfois même de la posture du psy.

Et si l’on y regarde de plus près, il peut activer des résonances profondes chez le patient comme chez le thérapeute.

Alors, que change vraiment le fait de dire "tu" ou "vous" dans un espace thérapeutique ? Et comment ce choix peut-il impacter la qualité de l’alliance thérapeutique ?


1. Le vouvoiement : une distance contenante


Dans la plupart des cadres thérapeutiques, le vouvoiement est la norme. Il installe d’emblée une forme de distinction et de respect mutuel, marquant la spécificité de la relation thérapeutique.


👉 Il permet de poser une juste distance, souvent nécessaire pour que la parole puisse se déployer dans un cadre sécurisé.

👉 Il aide à préserver le rôle de chacun : le thérapeute n’est ni un ami, ni un parent, ni un confident du quotidien.

👉 Il évite certains effets de fusion ou de confusion, notamment dans les contextes de dépendance affective, de transfert massif ou de troubles de l’attachement.


Pour certains patients, cette "distance polie" est rassurante, parce qu’elle protège leur intimité tout en leur permettant de se livrer.


💬 "Je peux dire des choses très intimes à mon psy, mais je préfère garder cette frontière du vouvoiement. C’est comme une sécurité pour moi."


2. Le tutoiement : une proximité qui peut transformer


Mais dans certains cas, le tutoiement peut faire bouger les lignes. Il peut renforcer l’alliance, rendre la relation plus horizontale, humaniser la posture du psy.

Cela peut être le cas :

  • dans les groupes thérapeutiques ou les thérapies familiales, où le tutoiement est souvent plus naturel,

  • avec les adolescents, pour instaurer une proximité propice à la parole,

  • ou dans des thérapies alternatives ou intégratives, où le cadre est plus souple et co-construit.


👉 Le tutoiement peut réduire les effets de verticalité, donner le sentiment d’un "entre-soi thérapeutique" où le thérapeute est perçu comme "avec" et non "au-dessus".

👉 Il peut aussi venir réparer symboliquement des vécus où l’enfant n’a jamais été reconnu dans sa subjectivité.


💬 "Quand mon psy m’a demandé si je préférais qu’on se tutoie, j’ai eu l’impression d’être enfin traitée comme une égale. Ça m’a touchée plus que je ne l’aurais cru."


3. Un choix à co-construire ?


Le plus important n’est peut-être pas le vouvoiement ou le tutoiement en soi, mais la manière dont ce choix est pensé, posé, et vécu.


Car le tutoiement peut être perçu comme intrusif pour certains, tout comme le vouvoiement peut figer une distance vécue comme froide ou impersonnelle.


Ce qui compte, c’est de rester à l’écoute de ce que cela active :

  • chez le thérapeute (quelle posture relationnelle cela engage ?),

  • et chez le patient (quels souvenirs, représentations, fantasmes, attentes ?).


💡 Ce qui est important, ce n’est pas de faire comme tout le monde, mais de faire en

conscience.Le cadre se pense, se travaille, et parfois… se réajuste.


4. Et moi, qu’est-ce que je fais ?


Dans ma pratique, je propose parfois le tutoiement, mais jamais d’office. Je le fais quand la relation s’y prête, quand le patient en exprime le besoin, ou quand cela me semble soutenant dans notre travail commun.


Mais je le fais toujours en l’ouvrant à la discussion.


🗣️ "On peut se tutoyer si tu préfères. Tu veux qu’on en parle ?"


Car ce n’est pas la forme qui compte, mais le sens qu’on y met.


Pour aller plus loin

  • 🎧 Écoutez l’épisode 2 de mon podcast "La psy, c'est pour les fous!", dans lequel j’aborde ce sujet à travers des témoignages de patients.

  • 📚 Le cadre thérapeutique – Jean-Claude Chabanne


  • 💬 Et vous, qu’en pensez-vous ?Avez-vous une préférence ? Une expérience à partager ?


Besoin d’être orienté.e ?

Si tu cherches un psy qui te corresponde, ou que tu veux savoir quelle approche ou quel cadre est fait pour toi, je propose des consultations d’orientation thérapeutique (COT) pour t’accompagner dans ce choix.



 
 
 

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